Une partie de la chirurgie plastique prend en charge les malformations du sein. Tous les seins sont différents, la symétrie parfaite entre les deux seins n’existe pas, et les seins évoluent naturellement avec les évènements de la vie comme les grossesses ou les variations de poids. Il ne s’agit pas ici de malformations mais d’anomalies classiques ou du vieillissement naturel de la poitrine, ce qui ne rentre pas dans le cadre des malformations prises en charge par la sécurité sociale. Leur correction est d’ailleurs en général difficile à obtenir, ou au prix de cicatrices plus disgracieuses que l’asymétrie initiale. Dans ces cas là, il faut toutefois se rendre compte que leur augmentation de taille par prothèses en chirurgie esthétique peut contribuer à rendre plus visible un défaut.
Les véritables malformations du sein sont variées et vont de l’absence totale d’un sein unilatéral avec absence du muscle grand pectoral comme dans certains syndromes de Poland, à l’asymétrie nécessitant une compensation dans le soutien gorge, ou aux différences de formes du relief mammaire, à la position du sein sur le thorax.Seul un chirurgien qualifié peut faire le diagnostic exact de la malformation et la consultation préopératoire est à ce titre indispensable.
La prise en charge de ces interventions est variable et peut être automatique selon les cas ou nécessiter une entente préalable auprès de la sécurité sociale. Vous serez guidée vers les démarches nécessaires lors de la première consultation. Malheureusement dans un certain nombre de cas, l’intervention ne peut rentrer dans le cadre d’un remboursement, et sera considérée comme de la chirurgie esthétique. Pour des malformations nécessitant deux interventions, seulement une des deux est parfois prise en charge.Je vais essayer ici de vous exposer ici les principales malformations et vous expliquer les grands principes des techniques de traitement.
Il s’agit ici de l’absence d’un sein qui s’associe avec l’absence du muscle grand pectoral du même côté. Cette malformation du thorax est parfois associée à une anomalie de la main homolatérale.Plusieurs solutions existent pour reconstruire le sein manquant.Il faut toujours considérer le problème de l’absence de glande et de l’insuffisance de peau.
Une prothèse peut simplement compenser l’absence ou la taille insuffisante de la glande mammaire.Les techniques de remplissage par de la graisse prélevée chez la même patiente peuvent remplacer une prothèse ou s’associer à celle ci (lipofilling mammaire).Lorsque la quantité de peau est insuffisante ou de mauvaise qualité, l’intervention est plus complexe. Il existe la possibilité de faire augmenter la surface de la peau en mettant une prothèse gonflable et de la faire grandir progressivement sur plusieurs semaines par un remplissage hebdomadaire. Il faut parfois aller chercher de la peau ailleurs notamment par des techniques de transfert tissulaire appelées lambeaux comme dans la reconstruction après cancer. Cette technique est relativement rare dans ces syndromes.Pour symétriser cette patiente, j'ai du mettre une prothèse sur son sein droit et remonter le sein gauche avec une cicatrice en T inversé.
Obtenir la symétrie parfaite est souvent délicate et il faut parfois recourir à une intervention sur le sein normal pour le remonter ou en diminuer la taille dans un second temps.
Les seins tubéreux sont une malformation fréquente mais le degré de gravité de la malformation est varié. C’est seulement dans les cas les plus complexes que la sécurité sociale prend en charge l’intervention, souvent après entente préalable. La malformation associe une défaut de croissance de la partie inférieure du sein (la base mammaire), associée à un sillon sous mammaire très haut, et des aréoles qui sont très projetées à la manière de «tubes»il existe beaucoup de traitements différents et la réussite passe souvent par la nécessité de plusieurs interventions ou de retouches postopératoires. La première intervention essaye dans un premier temps d’obtenir une symétrisation de la poitrine, et la deuxième permet d’obtenir une augmentation de volume si la patiente le souhaite ou de réaliser les retouches finales. Dans les cas les plus simples, l’intervention peut être faite en une seule fois.Les grands types d’interventions sont les suivantes :
- le remodelage de la glande : la glande nécessite souvent d’être modifiée pour reprendre sa place normale sur la poitrine
- la correction de la taille de l’aréole : souvent de grande taille, elle doit être diminuée par une incision circulaire
- la correction de la quantité de peau : si la peau est en excès ou a un certain degré de ptose, il faut remonter et modifier le sein en faisant une plastie de remodelage cutané avec des cicatrices dont la taille est variable suivant la malformation
- l’augmentation de la taille du sein : les seins tubéreux sont souvent de petite taille initialement ou après un remodelage, et augmenter leur taille peut nécessiter une prothèse ou un remplissage par de la graisse chez les femmes de moins de 35 ans.
Cette patiente présentait des seins tubéreux
avec un déficit de volume.J'ai réalisé un remodelage de la glande associé à la mise en place de prothèses en 1 temps opératoire.
Il existe toutes sortes de forme de mamelons, qui peuvent aller de l’absence totale à des mamelons trop proéminents. Les interventions de correction de la taille ou de la forme du mamelons sont légères et ne nécessite souvent qu’une anesthésie locale ou avec une légère sédation, sans hospitalisation ou en ambulatoire.
Toutes ne sont pas prises en charge par la sécurité sociale.
La réduction de la taille du mamelon est considéré comme une intervention du chirurgie esthétique. Des mamelons dits ombiliqués, c’est à dire enfouis dans le sein peuvent être corrigés et cette intervention est remboursée. Elle s’effectue sous anesthésie locale. Le chirurgien corrige la malformation par une petite incision à la partie inférieure du mamelon et un système de suture avec un pansement cousu à la peau pendant 3 semaines permet de corriger l’anomalie. Il faut savoir que ces interventions exposent parfois à des problèmes de cicatrisation notamment chez les fumeuses et permettent rarement de pouvoir allaiter en cas de grossesse. La sensibilité du mamelon est parfois diminuée après l’opération.