En chirurgie plastique et esthétique, il est nécessaire d’apporter un soin tout particulier à la période de cicatrisation et de maturation des cicatrices.
L’aspect et l’évolution d’une cicatrice dépend de plusieurs facteurs :
Soyons clairs tous les facteurs ne sont pas maîtrisables et un chirurgien esthétique ou plasticien accompagne son patient dans la phase de cicatrisation pour lui permettre d’obtenir le meilleur résultat possible, en fonction des facteurs de risque.
La phase de soins post opératoires est donc primordiale et fait donc partie intégrante de l’intervention (et de son budget) pour bien cicatriser.
Voici quelques exemples de soins et règles à respecter qu'on propose souvent de mettre en place aux patients opérés :
La qualité et le suivi du pansement après l’intervention sont un élément important dans le confort du patient et permettent de garder une plaie propre donc de limiter les macérations et les risques de marques sur la peau. Les pansements hydrocellulaires sont actuellement les plus adaptés. En cas de complication, il faut réagir vite et proposer de changer la stratégie thérapeutique par des médicaments-pansements adaptés. Il n’est pas toujours utile de changer souvent un pansement pour éviter les manipulations inutiles sauf dans certaines localisations où il faut éviter la macération. Ces pansements contiennent moins de colle et évite souvent les allergies et les rougeurs autour de la plaie qui entraîne un grattage potentiellement délétère sur la suture.
La douche est assez rapidement autorisée dès que la plaie le permet pour d’une part se sentir mieux, et d’autre part rendre le pourtour de la plaie bien propre.
Une fois la plaie cicatrisée, il reste souvent une sécheresse cutanée importante avec une desquamation de la peau (elle pèle). Il faut donc proposer une hydratation pluriquotidienne avec une crème spécifique, qui peut intégrer un écran solaire pour les zones à l’air libre. Ce soin est systématiquement proposé. L’application de la crème permet également d’assouplir la cicatrice par un massage appuyé.
C’est une phase primordiale. Toutes les cicatrices passent par une phase dite hypertrophique où elles deviennent rouge, épaisses, et font gratter. Cette étape survient entre 2 et 6 mois après l’intervention.
La première étape de prise en charge est le massage/malaxage de la cicatrice avec une crème spéciale cicatrice à acheter en pharmacie. Le modelage assouplit la zone et diminue l’inflammation locale.
Ces soins peuvent être réalisés si nécessaire chez un kinésithérapeute qui peut proposer en plus du palper rouler et du LPG, dont les résultats sont souvent spectaculaires.
L’application de pansements en gel de silicone a fait ses preuves. On colle sur la cicatrice 24h/24 une bande collante en silicone qui maintient la cicatrice en milieu humide, modifie ses échanges avec le milieu extérieur et diminue son inflammation. Selon le mode d’application, cela permet également d’exercer une pression permanente sur la plaie dont l’action mécanique est utile comme un massage. Un vêtement compressif peut être aussi proposé.
Ces traitements peuvent durer de 3 à 12 mois.
Enfin l’inflammation et la rougeur de la cicatrice sont sensibles aux effets de l’exposition photonique ciblée. C’est pourquoi on peut proposer souvent une cure de plusieurs séances de photobiomodulation par lumière LED dont les effets sur les cicatrices sont très recherchés actuellement.
Une crème haute protection est enfin indispensable pendant 2 ans après l’intervention pour éviter l’exposition de la cicatrice aux UV pouvant entraîner des dyschromies, c’est à dire des anomalies de coloration de celle ci.
Il existe enfin tout un arsenal thérapeutique pour prendre en charge les vraies cicatrices pathologiques qu’elles soient hypertrophiques, chéloïdes ou au contraire atrophiques au moyen d’injections, de séances de kinésithérapie, de compression, de Laser CO2 et Colorant Pulsé. La retouche chirurgicale bien encadrée peut être aussi une possibilité mais pas avant 18 mois après le geste initial.