Vous avez perdu du poids souvent rapidement après un régime bien conduit ou une chirurgie bariatrique, malheureusement, la perte de volume de graisse ne s’est pas accompagnée de la rétraction nécessaire de la peau et il reste une grande quantité de peau en excès principalement localisée à la face interne des bras et/ou des cuisses.
C’est une situation que vous trouvez souvent injuste car la récompense des efforts liés à la perte de poids n’est pas au rendez vous. Cet excès de peau ne disparaîtra jamais lorsqu’il s’est mis en place, même en faisant du sport ou en maigrissant à nouveau.
C’est un problème certes esthétique mais beaucoup de patientes qui consultent tous les jours sont gênées fonctionnellement car l’habillage devient complexe. Le seul moyen de corriger cela est la chirurgie.
Il existe des interventions permettant de retirer cet excès de peau, c’est la raison pour laquelle de nombreuses patientes et de nombreux patients arrivent jusqu’à nos bureaux de consultation.
Il ne faut pas confondre excès de peau et surcharge graisseuse. Lorsqu’on est en surpoids, les bras ou les cuisses peuvent être volumineux mais il n’existe pas d’intervention permettant de réduire le volume et la circonférence des membres. Un régime bien conduit permet la plupart du temps de faire fondre le volume de graisse mais malheureusement la peau ne se rétracte pas bien et c’est dans ce cas là que la chirurgie esthétique permet de corriger ces séquelles. Toutefois les localisations graisseuses qui résistent au régime peuvent bénéficier d'une lipoaspiration, mais cette partie de l'intervention n'est pas remboursée par la sécurité sociale.
Ces interventions sont prises en charge par la sécurité sociale dans la plupart des cas après entente préalable c’est à dire visite médicale chez le médecin conseil sur convocation. Dans les autres cas où la sécurité sociale juge le préjudice esthétique insuffisamment important, l’intervention est payante comme une intervention de chirurgie esthétique classique. Il va falloir alors peser le pour et le contre de ce type d’intervention car vous allez le voir, elle n’est pas sans contraintes.
Il faut bien comprendre que cette chirurgie répare des séquelles d’amaigrissement, et qu’elle a sa «rançon» cicatricielle. Effectivement le retrait d’une grande quantité de peau laisse des cicatrices et il faut réfléchir au bénéfice qu’on va obtenir par rapport aux séquelles de l’opération en elle même. La question est toujours la même : suis je prêt à accepter les séquelles cicatricielles de cette intervention en échange du bien être qu’elle va m’apporter ?
Il faut d’abord s’assurer de la stabilité du poids et vérifier que vous avez atteint le maximum des possibilités qu’un régime vous permettra d’obtenir en terme de perte de poids. Il m’arrive d’expliquer parfois que les conditions de poids ne sont pas réunies pour réussir une intervention dans de bonnes conditions et avec un résultat correct.
Une demande d’entente préalable auprès de la sécurité sociale est en général rédigée si les conditions de prise en charge sont possibles. J’ai l’expérience, comme mes collègues, des chances de réponse positive d’un dossier de demande d’entente préalable. Je présente souvent les dossiers dont je suis sûr qu’ils seront acceptés, et je demande aux patients et aux patientes de me faire confiance. Si je pense que le dossier a peu de chances d’aboutir, je serai franc avec vous et nous évaluerons ensemble les conditions nécessaires et les efforts à fournir pour mettre le maximum de chances de votre côtés quand nous déciderons de présenter le dossier. Un refus de la part de la sécurité sociale entraîne un blocage du dossier pour plusieurs mois alors qu’une demande réfléchie peut prendre moins de temps si les efforts sont consentis.
J’évalue ensuite l’excès de peau et j’ explique quelle technique je pourrais éventuellement utiliser et je vous montrerai les cicatrices qui apparaîtront après l’intervention.
L’avis du nutritionniste est souvent requis pour éliminer toute carence, c’est important d’aborder ce type de chirurgie dans le meilleur état de santé possible.
L’arrêt du tabac est également indispensable avant l’intervention pour obtenir une cicatrisation satisfaisante, j’insiste toujours sur ce point.
L’intervention se réalise sous anesthésie générale. Elle nécessite une ou deux nuits d’hospitalisation.
La chirurgie des bras ou des cuisses est identique dans ses grands principes.
Nous commencons par réaliser une lipoaspiration du faible excédent de graisse résiduel sous la peau afin de permettre de la redraper plus facilement.
La peau est ensuite incisée directement et l’excès est enlevé. Des points de suture résorbables sont mis en place ainsi qu’un pansement étanche et un vêtement compressif.
La cicatrice est en général dans l'axe du membre. Pour les bras elle est située à la face interne depuis l'aisselle jusqu’au coude. Pour les cuisses, elle part du pli de l’aine jusqu’à la face interne des genoux. Ces grandes cicatrices longitudinales sont impressionnantes mais indispensables le plus souvent pour enlever correctement l'excès de peau. Pour les cuisses dans les cas les plus simples, on peut quelquefois se contenter d’une cicatrice dans le pli de l’aine mais c'est plutôt réservé aux interventions purement esthétiques.
L'intervention peut être complétée si besoin par une lipoaspiration ou un lifting de la face latéral du thorax, ou bien un bodylift supérieur lorsque l'excès de peau se prolonge par un bourrelet thoracique. Cette partie de l'intervention n'est pas reconnue et non remboursée par la sécurité sociale.
Avant
Après
- La sortie se fait le lendemain ou 48 heures après l’intervention après avoir refait le pansement.
- A domicile le pansement doit être refait tous les jours et un vêtement de contention est porté 24h/24 pendant 2 mois.
- La douche peut être prise dès la fin des pansements.
- Il est possible de marcher normalement mais il ne faut pas faire de grands parcours, éviter les frottements, ne pas porter de charges lourdes.
Un traitement pour prévenir les phlébites est prescrit dans le cas des liftings de cuisses, ce sont des piqûres qui doivent être faites tous les jours pendant 15 jours avec un contrôle par prise de sang deux fois par semaine. Des bas de contention sont portés en même temps.
Les cuisses sont plus longues à cicatriser du fait des frottements et de la position debout alors que les bras cicatrisent vite sauf si on est pas raisonnable, environ entre 15 jours pour les bras et 21 jours pour les cuisses.
Le vêtement doit être porté pendant 2 mois strictement.
Le premier problème auquel on est confronté dans ce type d’intervention est le retard de cicatrisation. Surtout pour les cuisses, les désunions et les troubles de la cicatrisation sont fréquents.
Il faut être patient et les choses rentrent dans l’ordre au bout de quelques semaines. Il peut cependant y avoir un élargissement des cicatrices qui constitue une séquelle que l’on peut retoucher.
L’importance de l’arrêt du tabac est primordiale.
Comme pour toutes les interventions, les risques de l’anesthésie générale, les infections et les saignements peuvent survenir.
La graisse ou la peau peuvent parfois mal réagir au lifting et cela entraîne rarement des phénomènes de nécrose cutanée qui peuvent avoir pour conséquences une irrégularité du résultat ou bien un élargissement de la cicatrice.
Les cicatrices pathologiques, rouges et épaisses sont fréquentes et il faut savoir attendre environ deux ans pour que les choses rentrent dans l’ordre et que la cicatrice s'aplatisse et s’estompe. Quelquefois c’est insuffisant et une réintervention ou un traitement médical est à prévoir.